Nuit Blanche 2024 : Feu à la Caserne !

TYPEEXPOSITION, SOIRÉE MUSICALE ET CULINAIRE
LIEULA CASERNE (PARIS 10)
DATE1 JUIN 2024
DANS LE CADRE DENUIT BLANCHE 2024
ARTISTESLÉO NATAF, JULIEN SEBBAG; SHAROUH, ALEX REY, CHEB GERO, DJ GAGA-GADJI FC
COMMISSAIREVICTORIA JONATHAN

À la fois exposition, soirée musicale et happening culinaire, Feu à la Caserne ! est une carte blanche au jeune artiste Léo Nataf (@leonataf) curatée par Victoria Jonathan, co-fondatrice de l’agence Doors, dans le cadre de Nuit Blanche 2024.

L’événement se déroulera le samedi 1er juin de 17h à minuit à la Caserne (Paris 10e), lieu de rencontre et d’échange installé dans une ancienne caserne de pompiers. 

Plasticien et co-fondateur du collectif festif La Kasba, l’artiste Léo Nataf se nourrit du choc des cultures en faisant se confronter une pluralité d’histoires, de formes et de matériaux. 

En réponse à son exposition personnelle, une soirée La Kasba mettra à l’honneur des artistes qui se réapproprient leur héritage musical nord-africain ou revendiquent le métissage des genres, tandis que le chef autodidacte Julien Sebbag sera invité à concevoir un happening culinaire inspiré par l’idée de créolisation.

Vue de l'exposition, 2024. Credit : Kim, de La Caserne

L’exposition de Léo Nataf

Crânes d’animaux, silex, masques, coiffes, peaux de dromadaires servant à fabriquer des parchemins, gri-gris, objets rituels, roche volcanique, pierres ramassées sur son chemin… 

Léo Nataf rapporte de ses voyages, qui l’ont mené de communautés de chasseurs-cueilleurs (en Amazonie, en Papouasie-Nouvelle Guinée, au Mexique) à des terres liées à la culture juive, amazigh, arabe et africaine de plusieurs de ses ancêtres (Tunisie, Maroc, Liban, Ethiopie), toutes sortes d’objets qui viennent influencer, voire directement intégrer, une pratique artistique plurielle (sculpture, peinture, performance). 

Qu’ils lui aient été offerts lors de rites et de rencontres, qu’ils aient été créés à quatre mains avec des artisans et des chamans, ou qu’il les ait emportés en souvenir d’expériences, les objets issus de ces relations incarnent l’idée d’un autre rapport au monde, où « l’hyper concret et l’hyper spirituel cohabitent ».

De retour à Saint-Denis, de son four à l’atelier sortent des formes nourries de matériaux hybrides (os, silex, dents, céramique, marbre, béton cellulaire, mousse, bois, métal) mêlés par la puissance transformatrice du feu, qui s’invite aussi sur des toiles aux couleurs d’incendie. 

Faux vestiges archéologiques de créatures étranges aux reflets étincelants, guerriers et sphinx pastel aux silhouettes à la fois brutes et fragiles, sphères où mousse synthétique et roche volcanique fusionnent leurs matières, le feu a le pouvoir de constituer un tout à partir d’ingrédients disparates, de fondre leurs différences d’origine pour créer des œuvres hybrides et généreuses.

Vue de l’exposition « Origine(s) » de Léo Nataf, Galerie Boulakia (Londres), oct-nov 2022 ©Léo Nataf
Oeuvre de la série « J’aimerais que la colline raconte » ©Léo Nataf

Léo Nataf se laisse guider par le chalumeau, joue avec les accidents créés par la cuisson au four, se réjouit de la puissance de transformation et de réinvention des flammes.

Pour ce descendant d’exilés nord-africains et de survivants polonais du génocide nazi, émigrés en France au milieu du 20e siècle, les questions de mémoire collective et de transmission immatérielle de l’identité – d’une identité plurielle hantée par la disparition et le questionnement sur les origines – sont centrales. 

L’objet-œuvre d’art joue un rôle d’intercesseur vers un autre espace et un autre temps, parfois enfouis en soi. Porteur d’un passé bouleversé, nourri de légendes yiddish, des silences du mellah et des récits d’aventures au bord de la mer à Tunis, l’artiste recrée des fétiches chargés de rêves et de croyances, y compris en réinventant ses propres lieux et objets de culte. 

Un temple sans toit est éclairé par la lune au milieu du désert ; les palmiers et les portes bleues de Sidi bou Said racontés par les grands-parents se fixent sur un tapis tissé par des artisans du Sud marocain ; des parures gravées de signes et de symboles berbères, juifs, musulmans et touareg ornent un chameau ; mezouza (objet apposé à l’entrée des demeures juives) et menora (chandelier à sept branches) portent le lekh lekha d’Abraham (« va pour revenir à toi »).

Biographie de l’artiste

Léo Nataf est un artiste plasticien né en 1994 à Paris. Diplômé de l’école d’art Saint Martins (Londres), il vit et travaille à Saint-Denis. 

Passionné d’anthropologie, sa démarche est rythmée par des aller-retour entre sa propre culture et celles des autres, entre histoires individuelles et Histoire collective. 

Qu’il parte sur les traces de sa famille juive exilée d’Afrique du Nord ou séjourne en immersion dans les dernières sociétés de chasseurs-cueilleurs en Amazonie, au Mexique et en Papouasie-Nouvelle Guinée, Léo Nataf rapporte de ses voyages toutes sortes d’objets qui viennent influencer, voire directement intégrer, une pratique artistique plurielle (sculpture, peinture, performance) nourrie de matériaux hybrides. 

Il a participé à la Biennale de Paname, au festival Dalala (Paris) et à des expositions au 3537 (Paris), à Clavé Fine Art (Paris), à l’Agar (Cavaillon) et à la galerie Boulakia (Londres). 

Léo Nataf est le co-fondateur du collectif La Kasba qui organise des soirées DJ autour de la culture nord-africaine dans des lieux parisiens toujours différents (galerie d’art du Marais, restaurant tunisien de Belleville, Jardins de Bagatelle).

©Léo Nataf

Quelques images de l’événement

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© Léo Nataf et Kim

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© Léo Nataf et Kim

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© Sarah Jonathan

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© Léo Nataf et Kim

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© Léo Nataf et Kim

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© Léo Nataf et Kim

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© Léo Nataf et Kim

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© Gabrielle Petiau

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© Léo Nataf et Kim

Happening culinaire avec Julien Sebbag

Julien Sebbag est un jeune chef autodidacte à la tête de plusieurs restaurants à Paris et Marseille, notamment Créatures sur le toit des Galeries Lafayette et Forest au Musée d’Art Moderne. 

Engagé pour une cuisine responsable, il revendique une approche contemporaine et décloisonnée de la cuisine, qui le fait citer le chef italien Massimo Bottura, Tim Burton et le Velvet Underground parmi ses sources d’inspiration. 

Ils ont collaboré avec Léo Nataf en 2022 pour la création d’un dîner sur le thème « chasseurs-cueilleurs » à la galerie d’art Clavé Fine Art.

©Julien Sebbag
Julien Sebbag et Léo Nataf préparant le dîner pour l’exposition « Taire la Matière » à la galerie Clavé Fine Art, 2022

DJ Set : La Kasba X Nuit Blanche

Léo Nataf est le co-fondateur du collectif La Kasba qui organise des soirées DJ autour de la culture nord-africaine dans des lieux parisiens toujours différents (galerie d’art du Marais, restaurant tunisien de Belleville, Jardins de Bagatelle). 

Pour sa Carte blanche, La Kasba investit la cour et le club de La Caserne pour un concert et DJ set.

4 artistes seront aux platines : Sharouh, Axel Rey, Cheb Gero, DJ Gaga/Gadji FC

©Sharouh

Sharouh

DJ et productrice méditerranéenne, Sharouh (Sarah Perez) invite l’électro à se mélanger aux musiques du Maghreb au Moyen-Orient en passant par la Grèce et la Turquie. Dans une démarche de réappropriation et de réécriture, elle s’intéresse aux formes de syncrétisme musical – judéo-arabe, amazigh, mizrahi… – ainsi qu’au rôle des femmes dans cet héritage. Ses remixes des grandes chanteuses d’Afrique du Nord font parfois place à des touches acid et punk dans des sets vibrants où des samples de discours féministes côtoient percussions orientales et synthés analogiques. Sharouh se produit en France (New Morning, Bellevilloise, Badaboum, Petit Bain, Institut du Monde Arabe, Palais de la Porte Dorée-Musée national de l’histoire de l’immigration, Tunis sur Seine, Dock des Suds Marseille) et à travers le monde (Beirut Electro Parade, Radio Primavera Sound à Barcelone, Kabana à Marrakech, Institut français à Tunis et Khartoum). Sharouh est également co-fondatrice de We Make Noise, association qui encourage les femmes à s’engager dans la production musicale à travers des ateliers de formation.

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©Cheb Gero

Cheb Gero

DJ et fondateur du label Akuphone, Cheb Gero (Fabrice Géry) est un collectionneur et un passionné de musique. Les DJ sets de Cheb Gero se concentrent sur la région SWANA et offrent une large vision des cultures et sous-cultures populaires des années 1960 à nos jours. Du chaabi algérien au dabke électronique syrien, ses sélections basées sur des vinyles, cassettes, CD ou supports numériques invitent à la danse et reflètent les riches patrimoines musicaux de ces territoires. En 2015, après avoir été disquaire pendant de nombreuses années, c’est dans un esprit « archives » et animé par un désir d’ « explorer le monde en musique » qu’il lance Akuphone. Dans une approche relevant de l’archéologie musicale, il cherche à mettre en lumière le travail d’artistes méconnus ou tombés dans l’oubli, loin d’une vision romantique ou fétichiste des musiques extra-occidentales. Les productions d’Akuphone sont autant de propositions engageant à décentrer notre point de vue, notre regard et notre écoute, grâce à des musiques qui, formées à travers les échanges interculturels que la globalisation a accélérés, font la part belle aux fusions. En 2022, il crée l’entité Elmir spécialisée dans les répertoires d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient pour le compte du vétéran de ce domaine, MLP.

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©Axel Rey

Axel Rey

Passionné de musique et de voyages depuis son plus jeune âge, Axel Rey a construit sa collection musicale au gré des découvertes culturelles qui l’inspirent. De la samba bahianaise à l’African Deep, du Middle Atlas Amazigh à la Chicago House, l’éventail musical d’Axel est éclectique et méticuleux. En 2021, il lance son troisième grand projet musical : l’EP Blue Pepper, un condensé groovy et coloré de deep house. Figure de la scène parisienne, fondateur de Gi Nea Paris (son projet festif ethnique et organique), Axel a eu la chance de jouer aux côtés de grands artistes tels que Joseph Capriati, Guy Gerber, Valeron, MoBlack ou Da Capo.

Soundcloud + Instagram

©Dj Gaga

DJ Gaga – Gadji FC

On connaît Garance Marillier au cinéma, où elle a marqué les esprits en étudiante cannibale (Grave), en jeune prostituée (Madame Claude) ou en star du foot féminin (Marinette). Mais l’actrice est aussi passionnée de musique, et s’est formée pendant des années au trombone et aux percussions classiques au conservatoire du 11e arrondissement. Elle revient à ses premières amours en devenant DJ GAGA, s’inspirant des rythmes techno, pop, eurodance et trance pour faire danser les foules sur un bpm élevé ! Cette carrière-là naît entourée de Gadji FC, une équipe et un collectif où le foot réunit tous les champs de la création, de la musique à la performance, dans une perspective fédératrice de partage et d’inclusion des FLINTA (femmes, lesbiennes, intersexes, non-binaires, agenré.e.s). Gadji FC investit la Galerie du 19M le temps d’un week-end carte blanche les 25 et 26 mai.

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