Louise Frydman (née en 1989) commence par composer des œuvres en papier blanc, légères et délicates. C’est en recherchant l’immédiateté et la sensualité de la matière d’une part, la pérennité d’autre part qu’elle se tourne vers la céramique en 2015. « Mon travail est une exploration des formes de la Nature. Je modèle la terre et en fais naître des pièces délicates, que j’enveloppe d’un blanc poudreux, sur lesquelles la lumière vient se poser pour en faire vibrer les lignes. »
L’artiste conserve dans son traitement de la matière la matité blanche et la finesse du papier. Elle réalise d’une part des sculptures en grès ou en faïence, et d’autre part des œuvres en biscuit de porcelaine – comme chez Icicle. « J’ai intégré la porcelaine à ma pratique plus récemment. Je modèle la terre en l’étirant avec les mains. Ce geste vient en prolongement de mon travail du papier. Je réalise ainsi de petits éléments, ‘pétales’ ou ‘bulles’, que j’assemble pour créer des compositions sous forme de mobiles, sur panneaux de bois enduits ou sur papier. C’est un processus lent et contemplatif. »
Le blanc permet à l’artiste de se concentrer sur la forme et son jeu avec la lumière et le mouvement. « Le blanc me permet de me concentrer sur des formes complexes, pour lesquelles la couleur n’a pas à ajouter d’effet supplémentaire. Ce qui m’intéresse aussi, c’est de semer le doute de la matière utilisée. Il est difficile de déterminer au premier coup d’œil s’il s’agit de céramique, de plâtre, de papier. Il y a de la magie dans la pureté de la blancheur. »
Dans un subtil équilibre entre puissance et finesse, entre matières solides et formes fragiles, Louise Frydman se laisse guider par la matière et ses propriétés intrinsèques pour créer des œuvres qui ne sont ni tout à fait des sculptures ni tout à fait des tableaux, des céramiques qui semblent aussi légères que du papier. À l’instar de L’Envolée et de la série Bulles (Bulles III et Bulles IV ont été spécialement créées pour l’exposition), partout la trace de la main de l’artiste est visible, et pourtant ses sculptures paraissent issues de la nature, semblables à des formes organiques : pétales, feuilles, troncs, sarments… « En créant une œuvre d’art on prolonge quelque chose de soi et ça se passe par la main. Je suis touchée de voir combien l’empreinte des lignes de la main résonne avec les lignes d’une feuille. La matière de la peau résonne avec un pétale. Ces associations m’émerveillent. »
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