DoorZine : Vos paysages sont nimbés d’une atmosphère fantomatique, avec des ciels très blancs, des sols poussiéreux, desquels les éléments où les hommes semblent surgir de facon irréelle et passagère. Pourquoi ce traitement de l’image ?
Mon intention initiale était d’atténuer la nature conflictuelle des images, de rendre les couleurs plus douces et de rapprocher l’arrière-plan et le premier plan, comme dans la peinture traditionnelle. C’est peut-être aussi simplement une question de goût personnel.
DoorZine : Pourquoi avoir prolongé votre travail sur le paysage avec Between the Mountains and Water et quel est le lien entre les deux séries ?
Avec The Yellow River, j’ai traversé la Chine le long du fleuve Jaune. Quand j’ai fini ce projet, j’ai voulu explorer de nouveaux territoires. J’ai inscrit des repères sur une carte, et je suis parti avec mon appareil. J’ai changé de sujet.
DoorZine : Quelle est la part de hasard dans votre processus créatif ? Vos photographies sont-elles mises en scène ? Comment les composez-vous ? On pense à certaines images comme par exemple The Yellow River. Nageurs traversant le fleuve Jaune avec un portrait de Mao Zedong, Henan, 2012, et The Yellow River. Pêcheurs près de la rivière, Shaanxi, 2012.
Ce sont des scènes qui se sont produites dans la réalité ! Les nageurs qui traversent le fleuve Jaune avec un portrait de Mao, c’est une célébration annuelle. Je l’ai découvert dans la presse. Et j’ai décidé de me rendre sur place l’année suivante pour photographier cet événement. Mais à cause de l’encombrement de mon matériel photo, je n’ai pas réussi à réaliser les images que je voulais. J’ai donc attendu une année de plus pour y retourner.