DoorZine : Vous êtes un artiste, mais aussi un musicien, et vous avez géré une boîte de nuit (le Santos Party House sur Lafayette Street). Quel est le lien entre ces différentes activités ?
Peut-être que la chose la plus remarquable au sujet de la communauté artistique de New York est son sens de la communauté et sa structure. Pour moi, gérer un nightclub était une façon de créer un environnement où la communauté créative new-yorkaise pouvait coexister, échanger et créer. C’était comme si j’avais construit une pièce pour que cela puisse se produire et pour y expérimenter différentes choses afin que quelque chose d’intéressant et de coloré naisse.
Faire en sorte que cela puisse exister était aussi une forme de préservation culturelle. Il se passe des trucs tellement incroyables dans l’art et dans la musique à New York, et tu les vois glisser à cause de la commercialisation croissante de la ville. C’était l’idée du club : un combat pour préserver ces idées et ces activités.
Intuitivement, la musique a toujours fait partie de ma vie depuis que je suis enfant. J’ai joué dans des groupes, collaboré avec des musiciens. Et cela s’est toujours fait en parallèle de ma pratique dans les arts visuels. Je ne peux pas séparer les deux.
Une chose nourrit l’autre : les conversations sur la musique ont catalysé beaucoup de mes relations avec des artistes à New York.
DoorZine : Tous les artistes participant à New York by Night sont tes amis, et l’exposition semble être un reflet de ta vie personnelle, ta propre culture et ta propre communauté.
Oui, ce sont tous mes amis, des gens qui me sont très proches. Certains depuis plus longtemps que d’autres. J’ai pensé cette exposition comme une chronique de mon expérience personnelle depuis mon arrivée à New York jusqu’à aujourd’hui. Il y a une composante autobiographique très forte, c’est comme un journal intime. J’ai cru que, peut-être, de cette manière-là, on pourrait créer une certaine représentation de ce qu’est la scène artistique à New York et la donner à voir dans un lieu comme Pékin. Parce que les gens sont curieux par rapport à cette scène.