DoorZine : Dans votre exposition solo, “Cao Fei : HX”, vous présentez des œuvres très diverses : film, photographies, installations. Par ailleurs, l’exposition semble très personnelle : le titre, “HX”, est une référence au quartier dans lequel se trouve votre atelier, à Pékin, près de 798 Art District – un lieu au passé industriel récent. Le Centre Georges Pompidou présente l’exposition comme “les débuts sur la scène internationale d’un projet de recherche de longue durée, le projet ‘Hong Xia’ “. Pourriez-vous nous parler un peu plus de ce projet, et de la façon dont vous avez travaillé, avec votre équipe, pour lui donner naissance ?
Cao Fei: “HX” est un signifiant, tout comme 798, 751 ou 718 (les numéros des usines qui forment aujourd’hui le 798 Art District). Il fait référence à un complexe industriel qui, par là, cachait à tous la nature de leur production. Le grand public n’avait aucune idée de ce que l’on produisait à l’intérieur de ces usines. Au cours de ces quatre dernières années, j’ai discuté avec des universitaires et des spécialistes en architecture, en urbanisme, en histoire du cinéma et en technologie. Grâce à leurs différents points de vue sur l’histoire chinoise de l’industrie électronique, nous avons pu pleinement explorer les connexions de ce projet et sa pertinence aujourd’hui.
Je vis et travaille dans la partie de Pékin où est née l’industrie électronique chinoise. Bien après l’adoption au début des années 80 de la politique de réforme et d’ouverture, les usines 798 et 751 se sont transformées en un quartier d’art. D’autres sont devenues des lieux dédiés à l’électronique, où se sont même établies des entreprises du web très célèbres en Chine, comme 360, 58 Tongcheng, ou Ctrip. Le projet “HX” rend compte artistiquement de l’histoire de cette industrie, nous permettant de re-penser le passé et anticiper le futur des sciences et des technologies à travers un film que j’ai appelé Nova.